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« L'ARTISANAT DIRIGE »:

   Le principe du système appliqué aux ATELIERS MELIN consistait essentiellement à payer au personnel la totalité de  l'accroissement des bénéfices réalisés tant par l'amé­lioration du rendement, que par les économies de toute nature effectuées par ce personnel.

L'application de ce principe nécessitait à la base une réor­ganisation matérielle des ateliers.

 Les ouvriers étaient répartis en équipes autonomes ou cellules de travail composées en principe de quatre ouvriers. L'équipe était considérée comme une entreprise artisanale à l’intérieur de la maison qui constituait pour elle à la fois son client, son fournis­seur, et son banquier. L'équipe en effet ne louait pas son travail, elle le vendait à l'entreprise.

   C'est sur ce caractère commercial des relations de l'équipe avec la maison qu'insistait  un spécialiste du management participatif  de l’époque : M. Hyacinthe DUBREUIL(2)  . Il mettait en lumière «  l’intérêt » qui attachait l'ouvrier à son travail et qui était le seul véritable moteur de son activité. Et non l’obéissance  à des ordres.

  Cet intérêt se manifestait également à l'équipe par le fait qu'elle calculait  elle-même toutes ses charges: salaires, allocations familiales, primes d'assurances sociales, taxes d'apprentissage, assurances accidents….. et  frais d’atelier. Ces frais comprenaient une part de loyer propor­tionnelle à la surface occupée par l'équipe, une part d'assurance contre l'incendie, une part d'entretien de réparation des machines une part correspondant aux dépenses forfaitaires d’électricité et de chauffage.

 Tous ces éléments  permettaient ensuite de déterminer le taux horaire de l'équipe, c'est-à-dire ce que coûtait à l'équipe, toutes charges payées, une heure de travail.

 Chaque unité de travail  était évaluée en temps et en fournitures par une commission des prix. L'équipe  selon le principe de départ  « pour vendre son travail à l’entreprise »  devait  alors effectuer un devis qui était rémunéré par les Ateliers MELIN sous forme de monnaie intérieure: le bon de travail ou "MEL" (voir ci'dessous).   Elle pouvait alors « payer ses charges ». La différence entre le montant du devis et  le total des charges soldées constituait le bénéfice à répar­tir entre les membres de l'équipe qui, au moment de la paie convertissaient cette monnaie en francs.

  Il a fallu d'abord expérimenter cette méthode très originale dans trois  centres. L’entreprise put ainsi se rendre compte de ses heureux résultats avec cependant certaines faiblesses.

  En effet, ce système ne pouvait fonctionner de façon satisfaisante, en étant élargi à l’ensemble de l’entreprise, à la fois pour l’ouvrier, le patron et le client qu'étayée et contrôlée par une comptabilité de prix de revient très précise.

  En attendant la réorganisation de sa comptabilité, M. EDOUARD MELIN  dut donc limiter son application à une seule partie du système relative aux contrats d'entreprise forfaitaires intéressant les équipes uniquement sur l'économie réalisée sur les temps fixés.

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