Home arrow Le Courrier du Mélinois arrow Le courrier du Mélinois N°6 1946
 
Le courrier du Mélinois N°6 1946 Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail

Le COURRIER du MELINOIS N° 6 Bulletin édité par la Direction & le Comité d'Entreprise pour le Personnel des Ateliers Mélin Avril 1946

1- SOMMAIRE

-Un article de "Paris-presse"

- Persévérons par E. Mélin.

- TRIBUNE LIBRE par G. Ferrault Directeur de l’usine de St Paul.

- Solidarité.

- Le mot du Patron : « Rémunération »

- Stage au Comité des Prix par Maurice Durand

- Solidarité

- Compte-rendu du COMITE d’ENTREPRISE du08/02/1946 (extrait procès verbal).

- Compte –rendu des représentants du Comité d’Entreprise au Comité de Direction « CDD » par Raymond Lefèvre électricien SRM et M. Walsdorff tourneur SRT.

- Tableaux des rémunérations : Février et Mars.

- Vos droits…Vos Devoirs : Réforme des assurances sociales par Maurice PINON.

- -Dans les familles Mélinoises : recettes, naissances, mariages, humour.

- REGARS SUR LE MONDE : « La condition des travailleurs dans l’industrie Soviétique » par R Paillard Ingénieur Social.

- CHRONIQUE de L’AMICALE (président H.TELLIEZ) : compte –rendu assemblée générale du 8 Mars 1946.

- Commission des fêtes : Fêtes de la Mi-Carême par J Croibien (Comptable)

- CITATIONS : de St Exupéry, J. Giraudoux, Henry Ford, R. Lengelé, H Perreyve et du P. de Foucault

- Précisions de Langage : article extrait de la brochure de M. Le Gal.


- Histoires drôles.

2- Les Articles:

-Un Journaliste de « Paris –Presse » fait à ses lecteurs un bref exposé du système « MEL »

Le gouvernement va dire aux travailleurs : « Plus vous produirez, plus vous gagnerez »
La solution paresseuse du salaire horaire est aujourd’hui dépassée
et on l’a compris…
par Georges GARREAU.

En conclusion à notre enquête : « Le travail honnête ne paie plus », nous avons récemment exposé que le système du salaire à l’heure de présence et de l’avancement à l’ancienneté n’était qu’une survivance périmée d’une époque de vie facile et de prix stables.

Le système Mélin est appliqué par son promoteur dans une entreprise de réparation et d’entretien de machines agricoles.
Les ouvriers sont répartis en équipes autonomes, chaque équipe étant considérée comme une entreprise artisanale. Tout travail fait l’objet d’un contrat d’entreprise. Le chef d’équipe agit en artisan libre et reçoit le montant de la valeur du travail. Tout ce que l’équipe a économisé en temps et fournitures lui profite immédiatement.
Il n’y a plus de perte de temps. Rien ne traîne dans l’atelier. L’esprit d’économie réapparaît. L’augmentation de rémunération est importante. Il nous faudrait entrer dans trop de détails techniques pour exposer et faire la critique des innombrables formules expérimentées avec un succès variable mais toujours certain…

-PERSÉVÉRONS
« Notre système de rémunération », je l'ai souvent dit, servira un jour d'exemple.
Et depuis plus de trois ans, je répète, qu'il me sera possible d'intéresser mes ouvriers à la réussite de mon entreprise et de leur faire gagner beaucoup plus que leur salaire de base.
Dans mon esprit, l'idée n'est pas nouvelle, puisqu'en 1936, avant les élections, je déclarais dans une réunion publique, à Vic-sur--Aisne : « je prends l'engagement solennel de trouver un jour un système qui me permettra de partager mes bénéfices avec mes ouvriers».
Malgré les détracteurs, vous m'avez gardé votre confiance et vous m'avez aidé ; mais certains, surtout parmi ceux qui étaient chargés d'assurer avec moi la marche de notre maison, ne se sont pas donnés la peine de, faire tout ce qui était nécessaire pour réussir.
C'est la raison pour laquelle vous n'avez pas profité de tous les avantages du système « Mel » et à votre manque à gagner a correspondu une perte pour la Société des Ateliers Mélin qui a fait les frais de mise en route, et payé parfois des primes injustifiées, car les règles n'étaient appliquées qu'en ce qu'elles avaient de favorable et de facile aussi, j'ai du faire un pas, en arrière.
Cependant, grâce à des chefs nouveaux et à l'application de certains autres, le système n'a pas été complètement abandonné et l'on me signale depuis quelque temps des résultats satisfaisants, aussi bien pour les Ateliers Mélin que pour les ouvriers. Aussi, grâce à eux et à l'aide d'une comptabilité d'exploitation, que M. Gantard, directeur général adjoint et ses collaborateurs met-tent au point, et qui me permettra de connaître exactement les résultats de chaque équipe, nous allons pouvoir reprendre notre système dans toute son ampleur tel que je l'ai conçu, sans rien y changer.
C'est ce que décrit en quelques mots M. Carreau, ce journaliste que je ne connais pas, et qui explique ce que nous allons faire plutôt que ce que nous avons réalisé ; bien qu'à Fismes, lors du passage de M. Fernand Mélin, nous ayons été près de la réussite.
Nous y arriverons grâce à ma persévérance et à l'aide de tous mes collaborateurs, employés ou ouvriers, et parce que malgré le sabotage dont j'ai été victime sous l'occupation, je continue à vouloir installer chez nous « l'Artisanat dirigé ».
Aujourd'hui, l'occupation terminée, j'ai le droit et même le devoir de combattre le sabotage et de demander aux ouvriers qui savent où est leur intérêt et vers qui leur confiance doit aller, j'ai le droit, dis-je, de demander aux ouvriers, de m'aider à écar-ter de nous les détracteurs quels qu’ils soient.
Si dès maintenant, tous les Mélinois décident de tout faire pour la réussite d'un système qui sera suivi demain dans toute la France, mes projets seront vite réalisés, et nous aurons aidé les travailleurs à faire un pas vers l'amélioration matérielle et morale de leur sort.
Quel est celui d'entre vous qui se refuserait à participer à cette noble tache ?
Édouard MELIN.

 
Suivant >